Dans le cadre feutré de l’Amore (11, rue du Marché-aux-Herbes), des projections vidéos documentent le procédé de création de Phoenix, la sculpture monumentale sur le rond-point Robert Schuman réalisée par Stijn Ank pour la Luxembourg Art Week. En employant des matériaux vivants réduits à l’état de poussière, l’artiste belge illustre le cycle éternel de la vie et de la mort, auquel renvoie également le titre de la sculpture, emprunté à l’oiseau mythique qui renaît de ses cendres. Comme la plupart des œuvres de l’artiste, Phoenix a été réalisée suivant un processus à la fois minutieux et intuitif. Après avoir construit un moule à partir de matériaux divers (bois, aluminium, caoutchouc...), l’artiste y fait couler le plâtre, auquel il adjoint les pigments au cours du processus. Il en résulte une œuvre qui semble à la fois liquide et solide, fragile et robuste, filigrane et massive. Par ses ambivalences, elle interroge les notions d’immobilité et de flux qui sous-tendent toute forme de vie.