Rencontre avec Nathalie Berghege, Directrice, Galerie Lelong & Co. et membre du comité de sélection de Luxembourg Art Week
Elle se dit littéralement « habitée » par l’art. Une fièvre qui l’a menée à la Galerie Lelong & Co., dans le VIIIe arrondissement, le quartier historique des galeries à Paris. Dans ce lieu légendaire où furent exposés dans les années 1980 des peintres comme Joan Miró, Antoni Tàpies ou Francis Bacon, Nathalie Berghege officie depuis plus de vingt ans.
Tout a commencé le jour où elle a découvert des sculptures de Louise Bourgeois au Musée d’art Moderne de Paris. Intriguée par les œuvres de la nonagénaire, l’étudiante alors inscrite à l’École de Louvre décide de lui consacrer son mémoire de fin d’étude en muséologie. La jeune femme part alors à New York pour s’entretenir avec l’artiste pendant plus d’une semaine. Un séjour inoubliable dans la maison de l’artiste à Chelsea, au cours duquel elle recueille les secrets de son processus créatif.
Puis vient la rencontre, autrement décisive pour la suite de sa carrière, avec Jean Frémon, actuel président de la Galerie Lelong & Co. et fin connaisseur lui aussi de l’œuvre de Bourgeois. Il est d’ailleurs le premier à l’avoir mise à l’honneur en Europe, en 1985, lorsqu’elle était encore inconnue de tous. Une affinité élective qui conduit Nathalie Berghege sur les plus grandes foires internationales à promouvoir et à accompagner les artistes de renom de la prestigieuse enseigne parisienne.
En rejoignant le comité de sélection de cette édition, Nathalie Berghege poursuit le long travail entamé par la Galerie Lelong & Co., présente dès la première édition de la Luxembourg Art Week avec une exposition monographique d’Etel Adnan. D’autres artistes y ont été régulièrement montrés depuis, comme MacArthur Binion en 2017 ou encore la Française Fabienne Verdier en 2021, qui ont tous deux reçu un excellent accueil au Grand-Duché. « C’est très agréable de venir au Luxembourg. Le public de la Luxembourg Art Week est très ouvert et très attentif. Il y a chez lui une spontanéité, un intérêt, et une grande fidélité. Une relation de confiance s’est instaurée avec le temps. Les collectionneurs sont touchés que l’on vienne jusqu’à eux pour leur présenter les dernières réalisations des artistes avec lesquels nous travaillons », confie-t-elle.
©F. Gibert