L’attention portée à la figure humaine et à la contemplation qui l’accompagne dans les scènes de la vie quotidienne, qu’elles soient publiques ou privées, est un thème récurrent exploré par plusieurs artistes qui redécouvrent dans la peinture un moyen de décrire la condition humaine comme une nature morte contemporaine.
Adrien Belgrand (1982, France) – By Lara Sedbon – dans ses compositions éclatantes et saturées de couleurs, dépeint des scènes de vie solitaire, extrapolées du quotidien, suspendues dans le temps et qui rappelle les compositions vives de David Hockney. Dom Simon (1964, Côte d'Ivoire) – Rodler Gschwenter Gallery – avec son stylo à bille sur papier (son médium de prédilection) restaure l’intimité d’un univers personnel où des sujets profonds sont suspendus dans une dimension temporelle entre réalité et rêve.
La recherche de l'intériorité dans des espaces de solitude se retrouve dans les corps incontrôlés de la jeune peintre Lara Bloy (1993, France) – Galerie RENARD HACKER. Des figures, souvent féminines, engorgées dans des mouvements de tension et de torsion comme dans un état de syncope expriment une passion intérieure qui remplit les cadres vides. Une féminité séduisante et troublante, qui se teinte de satire et d’horreur, abordant des thèmes tels que le traumatisme, le colonialisme et la féminité noire, est dépeinte dans les toiles d'une autre jeune peintre, Taína Cruz (1998, États-Unis) – Kraupa-Tuskany Zeidler.
Deux autres artistes féminines explorent des scènes de la vie quotidienne, prêtant attention à l’humanité des décors. Paula Querido (1992, Brésil) – GALERIE LAZAREW– dans ses grandes toiles en lin, utilise des champs colorés vibrants pour suspendre le temps pour ses sujets qui s’éloignent de la réalité vers un autre univers visuel. Clémentine Margheriti (1981, France) – Galerie Ariane C-Y – peint sur de petites ardoises préparées avec une couche de craie et de colle animale, avant de peindre à l'huile et à l'émulsion. Elle crée les sujets à partir de sa collection d'images personnelles, fixant dans la peinture le moment volé à travers la photographie.
Un dialogue captivant entre figuration et abstraction, où les figures humaines s'effacent pour laisser place à une contemplation spatiale plus marquée, se révèle dans les œuvres des artistes suivants : Loïc Van Zeebroek (1994, Belgique) – Dauwens & Beernaert Gallery – représente avec une extrême minutie des paysages sans limites, parfois presque monochromatiques, plongeant la vision de l’observateur dans une atmosphère de réflexion et d'introspection qui rappelle le mystère des paysages romantiques.
Michiko Van de Velde (1994, Belgique) – Quai4 galerie – tente de capturer le passage du temps à travers l'interprétation de la lumière du soleil à différents moments et en différents lieux en utilisant une pluralité de médiums (peinture, céramique, gravures, livres et vidéo). La suspension du temps, la contemplation et l'introspection sont également visibles dans les paysages architecturaux dépeints par Jens Hausmann (1964, Allemagne) – GALERIE ANJA KNOESS. En hommage aux bâtiments iconiques des pionniers de l'architecture moderne tels que Mies van der Rohe ou Le Corbusier, les peintures de Hausmann, inspirées de photographies de villas luxueuses, offrent une réinterprétation de décors enchantés oscillant entre fiction et réalité.
Toutes les œuvres sont disponibles dans notre catalogue
Par Emanuela Mazzonis