João Freitas, curaté par Atena Abrahimia - Traces in suspension

Capsules

Avec Capsule, Luxembourg Art Week investit des espaces vacants, des vitrines ou des facades du centre-ville. Chaque espace activé sera visible depuis la rue 24/24, 7/7.
Le projet Capsule bénéficie du généreux soutien de la Ville de Luxembourg.

João Freitas, curated by Atena Abrahimia

Traces in suspension


Adresse

3, rue Louvigny, L-1946 Luxembourg
Art Walk Challenge

Avec le soutien de MG HOTELS

Avec Traces in Suspension, l'artiste João Freitas et la curatrice Atena Abrahimia présentent une scène évoquant un décor figé dans le temps, où matériaux et surfaces portent les traces visibles de l'usure, des gestes et du passage du temps. Ces marques peuvent provenir d'interventions intentionnelles, d’actions involontaires de l’artiste ou d’autrui, ou des effets naturels du temps lui-même. L'installation sert de fenêtre sur un espace où mémoire et matérialité s'entrelacent, et où les traces des gestes passés demeurent suspendues dans le présent.

Au sol se trouve Untitled (Studio View), une composition de panneaux de bois provenant de l'ancien atelier de l'artiste. Peints en blanc lors de l’emménagement et altérés  par des années d’usage, ces panneaux sont empreints du souvenir discret du processus de travail de l’artiste. Le sol conserve les traces du mouvement, du travail et du temps consacré à la création, fonctionnant à la fois comme une relique et comme surface évoquant la transposition d'un atelier privé dans le champ du regard visible.

Des pièces sculpturales de la série Les Échappées, réalisées à partir de toile abrasive, sont suspendues au plafond. Dans ces œuvres, le grain abrasif est méticuleusement retiré, permettant au tissu de retrouver ses propriétés textiles d'origine, révélant une instabilité inattendue de la forme et une vulnérabilité brute. Les traces de l'intervention de l'artiste se manifestent par une transformation complète du matériau, le détachant de ses contraintes et de sa fonction initiale.

À l'arrière, une grande bâche de façade, patinée par les intempéries, est installée comme rideau. Généralement utilisée pour recouvrir les chantiers, cette matière évoque les processus de construction et de rénovation. En la déplaçant à l'intérieur, sa fonction est recontextualisée: elle ne protège plus un chantier en cours, mais encadre une œuvre déjà réinventée.

Ce projet détourne délibérément la fonction habituelle d'une vitrine. Au lieu de présenter de nouveaux objets désirables, il célèbre la réémergence de ces matériaux.


Dans sa pratique, João Freitas (né en 1989 à Coimbra, Portugal) travaille avec des matériaux trouvés dans la rue, sur des chantiers ou lors de ses voyages. Par des gestes répétés tels que le ponçage, le grattage ou le décapage, il les prive de leur fonction initiale, en révèle les facettes cachées et les charge d’un nouveau sens. Il transforme ces matériaux oubliés ou négligés et les présente à un public qui pourrait autrement ne pas les remarquer.

Interview de João Freitas

Découvrez l'ART WALK VOL.2 en téléchargeant ici la carte.

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