L'œuvre Tectonies a été créée pour l'exposition Sculpture infinie : du moulage antique à la numérisation 3D, exposée successivement au Palais de l’École des beaux-arts à Paris et au Musée Calouste Gulbenkian à Lisbonne.
Elle est principalement basée sur la représentation d'éléments gréco-romains tels que l'Omphalos de Delphes ou la Pomme de pin romaine. Elle présente des systèmes ornementaux inspirés de structures végétales et organiques schématisées. Par exemple, la structure en nid d'abeilles ou la représentation d'un utérus, inspirée par une offrande votive étrusque, ou encore un motif Art Nouveau synthétisant des motifs floraux et végétaux, ainsi qu'un fragment de caryatide. Les patines dorées appliquées au fond des moules génèrent un revêtement en bronze aux multiples nuances. L'utilisation de la teinte dorée appliquée à la sculpture monumentale s'inspire d'une ancienne sculpture monumentale chryséléphantine, dont la plus célèbre, mais aujourd'hui disparue, est probablement celle d'Athéna qui se trouvait dans le temple du Parthénon, et dont la structure en ivoire était recouverte de plaques d'or. Le temple lui-même a été construit pour abriter la sculpture de la déesse. L'œuvre Tectonies est composée d'empreintes issues de dix moules différents, dix séquences, qui sont assemblées sur deux axes verticaux dans un jeu de permutations.
« Théoriquement, je me suis inspirée d'une lecture de Rémi Labrusse dans Gradhiva : Revue d’anthropologie et d’histoire des arts, sur l'opposition entre la vision matérialiste de Gottfried Semper : « (...) l'essence de l'architecture n'est pas le bâtiment mais l'habillement. L'ornement végétal intervient lorsque les ornements éphémères utilisés pour les festivités anciennes (guirlandes, couronnes, rubans de trophées, etc.) qui ornaient l'échafaudage ont été transformés en éléments durables » et la vision idéaliste de Karl Bötticher, théoricien de l'architecture et de l'archéologie du XIXe siècle : « La tectonique repose sur l'idée d'une grammaire ornementale. Elle aboutit à une définition révolutionnaire de la construction, c'est-à-dire de soi-même et des propriétés induites par la nature, suivant une loi de réflexivité infinie. » - Marion Verboom
Présentée par Galerie Lelong & Co.
La sculpture est située devant la Banque de Luxembourg, à l'angle du Boulevard Royal et de l'avenue Émile Reuter.
