Les galeries à ne pas manquer ! (1)

Dans une ère submergée par les images, les vraies ou fausses informations, et le débat entre réalité et fiction, l'art s'interroge et explore de nouvelles méthodes pour évaluer le monde qui l'entoure. Les frontières de l'art deviennent plus floues. Face à une époque marquée par l'accumulation, les artistes questionnent les implications de notre société, le sens de l'information et la valeur de l'art.

Le fil conducteur des présentations pose la question quelles sont les frontières de l'art aujourd'hui ?

Au sein de la Main Section il convient de souligner la présence d’artistes internationaux emblématiques qui ont marqué la scène artistique depuis les années 50.

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Hein Spellmann, Vue d'exposition, 2023 © DavisKlemmGallery

La Galerie Boulakia (Londres), présente pour la première fois à Luxembourg Art Week, met en avant des artistes majeurs comme Marc Chagall, Pablo Picasso, Georges Mathieu, Hans Hartung, Karel Appel, Joan Miró, ainsi que deux peintres contemporains : la Chinoise LiFang avec ses grandes compositions figuratives plates et les œuvres récentes de l'artiste français Étienne Assénat.

La Galerie Lelong & Co (Paris, New York) présente des chefs-d'œuvre tels que celui de Pierre Alechinsky, une grande gravure de 1980 ; Etel Adnan avec une huile sur toile de 2020, dont le travail a également été présenté à la Biennale de Venise cette année ; une sélection de gravures de Richard Serra datant de 2022 ; une sculpture massive en bois de David Nash ; des acryliques de Jan Voss ainsi qu'une sélection d'œuvres de Nancy Spero et Richard Tuttle. Il convient également de mentionner le travail de deux jeunes artistes femmes : les sculptures ancestrales totémiques de Marion Verboom et les peintures sobres et chaleureuses de Christine Safa.

Ceysson & Bénétière (Paris, Luxembourg, New York, Saint-Étienne) présente des artistes tels que Roger Bissière, Frank Stella, Bernar Venet, Claude Viallat, Nancy Graves, des œuvres récentes de Robert Brandy ; ainsi que de jeunes artistes émergents comme Stephane Edith Conradie, originaire de Namibie, avec une sélection de sculptures décorées d'objets entrelacés ; des œuvres surréalistes de l'artiste français Antwan Horfee ; des peintures réalistes de la vie quotidienne par l'artiste japonaise Tomona Matsukawa, et des acryliques pleines de glamour et de mystère de l'artiste américaine Rachael Tarravechia.

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Mariom Verboom, Achronie 49, 2024 © Courtesy Galerie Lelong & Co.

Bernhard Knaus Fine Art (Francfort-sur-le-Main) présente des artistes établis des années 60, comme Mark Francis avec de nouvelles peintures abstraites, les photographies conceptuelles intemporelles de Ralf Peters, les dessins aux formes hybrides de Katja Davar, et des années 70, les œuvres multi-couches de Myriam Holme ainsi que les compositions colorées de Robert Zandvliet.

On retrouve également des artistes internationaux renommés chez DavisKlemmGallery (Wiesbaden), avec des œuvres récentes incluant des images animées de Julian Opie, des objets photographiques de paysages urbains par Hein Spellmann, des paysages camouflés sur des panneaux en aluminium de Konrad Winter, et des sculptures aux tonalités mélancoliques du quotidien par Petra Scheibe Teplitz.

Zidoun-Bossuyt Gallery (Dubaï, Luxembourg, Paris) met en avant une sélection de peintres contemporains américains qui repoussent les limites de l'art à travers une variété de techniques et de matériaux. Parmi eux, Yashua Klos crée des collages figuratifs en deux dimensions en utilisant des gravures sur bois, du papier de riz japonais, du muslin et de la peinture en spray. YoYo Lander propose des portraits intimes en superposant des collages de peinture aquarelle sur ses toiles. Nate Lewis, quant à lui, extrait des configurations rythmiques à partir de photographies altérées. Jeff Sonhouse explore des portraits symboliques d'hommes noirs en utilisant des collages d'images de magazines, des bâtonnets d'allumette, de la laine d'acier et du métal soudé. Khalif Tahir Thompson illustre des moments de la vie quotidienne à travers une combinaison de peinture, dessin, collage, gravure, tissu et papyrus fait main. Enfin, Summer Wheat présente des scènes narratives féminines en appliquant diverses techniques sur du treillis en aluminium.

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Jeff Sonhouse, Fare Beater 2024 © Courtesy Zidoun-Bossuyt Gallery

La Galerie Eva Steynen (Anvers) présente des œuvres récentes et nouvelles de peintres internationaux qui explorent la relation entre la perception et le « voir » : la composition vibrante et colorée en acrylique de Johannes Ulrich Kubiak en dialogue avec les toiles poétiques de Wannes Lecompte, où les coups de pinceau alternent comme une symphonie entre les espaces pleins et vides.

Victor Lope (Barcelone) propose un dialogue entre la sculpture et la peinture à travers les sculptures curvilignes en bois de Jacinto Moros, flottant dans l'espace comme des spirales tridimensionnelles dynamiques ; les sculptures grandeur nature en bois ou en bronze de Mario Dilitz, métaphores de l'existence humaine ; les aquarelles et encres sur papier de Malgosia Jankowska, évoquant le monde fantastique des contes de fées et réactivant dans notre subconscient le sens de l'innocence et de la peur souvent endormis.

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Johannes Ulrich Kubiak, Exhibition View, 2023 © Galerie Eva Steynen

Parmi nouvelles recrues dans la Main Section, la Alzueta Gallery (Barcelone, Madrid, Gérone) présente un stand axé sur des mondes imaginaires, rêves et dimensions irréelles : sculptures harmonieuses de l’artiste français Laurent Martin Lo, photographies oniriques et surréalistes de l’artiste espagnole Andrea Torres, compositions géométriques de l’Italien Mirco Marchelli et de la Allemande Sabine Finkenauer.

La galerie Nanna Preußners (Hambourg) propose un stand dédiée aux artistes femmes : les œuvres colorées de Mojé Assefjah attirent notre regard au-delà des limites de la toile vers de nouveaux horizons visuels ; les pièces auto-créées d’Astrid Busch sont une stratification de pigments sur papier ou aluminium, créant de multiples nuances de tons et de nouvelles couches de lecture ; les attractions d’Antje Blumenstein rétablissent un ordre géométrique entre lignes, espaces, couleurs et lumières.

La galerie Renard Hacker (Lille) présente un travail à quatre mains de deux jeunes artistes (âgés de moins de 35 ans) Lara Bloy et Romain Bagouet, explorant la relation entre l’être humain et l’espace environnant ; une série de grands formats floraux de Gaël Davrinche ; les huiles réalistes sur toile de Katia Bourdarel, sa dernière série de peintures, qui font référence à la mémoire collective et individuelle, ainsi que les œuvres sur verre de Justin Weiler, axées sur un dialogue infini de réflexions et de lumières.


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Laurent Martin Lo © Courtesy Alzueta Gallery

Dans la section Take Off, le stand de Au Cube (Mâcon) évoque l'utopie et la réflexion, à travers un jeu de visibilité et d'invisibilité : le trompe-l'œil pictural de Jochen Mühlenbrink imite la réalité, trompant notre œil vers quelque chose d'énigmatique, tandis que les peintures de Gongmo Zhou interrogent l'identité et la distance qui nous sépare de la réalité par un jeu de réflexions picturales altérant la visibilité.

Trois nouvelles recrues méritent d'être mentionnées : Camille Pouyfaucon (Paris) présente deux jeunes peintres émergentes : Eugénie Didier et Léa Toutain (nées en 2000), qui illustrent des scènes de la vie quotidienne, stimulant notre perception pour aller au-delà du banal, du quotidien, vers des récits visuels intimes mais en même temps universels. 


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Vue d'exposition © Camille Pouyfaucon Gallery

La Grège Gallery (Bruxelles) propose une exposition collective de ses artistes : un dialogue entre les sculptures organiques de Sepa et les céramiques minimales brutes de Laura Pasquino, les dessins anthropomorphiques de Chidy Wayne, les portraits intimes inachevés de Juliette Lemontey, l’évanescence abstraite de Giorgio Petracci et les compositions visionnaires de Moritz Berg

no/mad utopia (Beyrouth) met en lumière la scène artistique libanaise en présentant des œuvres de trois artistes femmes basées à Beyrouth : Johanne Allard aborde des questions politiques et sociales à travers la technique délicate et méticuleuse de la broderie sur toile ou métal, les dessins de Dalia Baasiri deviennent des manifestes idéologiques sur la fragilité de son pays, et la documentation photographique d'Ieva Saudargaite Douhaihi constitue un journal visuel de la transformation urbaine de Beyrouth.

Toutes les œuvres sont disponibles dans notre catalogue, à venir prochainement. 


Par Emanuela Mazzonis


Dalia Baasiri Washed Away 2022 Graphite On Paper 70x100 Cm
Dalia Baasiri, Washed Away, 2022 © Courtesy no/mad utopia