Pour cette édition anniversaire, Luxembourg Art Week invite, dès le 22 octobre, onze galeries à prendre part à un parcours de sculptures itinérant, dans un pays déjà fortement marqué par son engagement en faveur de cet art, comme en témoigne l’imposante sculpture de Richard Serra installée sur le Plateau de Kirchberg. Soit l’occasion de redécouvrir la capitale du Grand-duché, à l’aune d’un florilège d’œuvres récentes échelonnées en dix étapes le long du Boulevard Royal et de l’Avenue de la Liberté.
Très tôt affiliée à Luxembourg Art Week, la galerie Lelong & Co. (Paris) intègre cette constellation d’artistes, en complément de l’exposition située sur son stand.
Celle-ci met en lumière cette année le travail singulier de Marion Verboom, jeune « bâtisseuse », comme elle se présente, qui a conçu en 2019 Tectonies pour l’exposition Sculpture infinie : du moulage antique à la numérisation 3D. Tout en verticalité, son module s’élance tel un totem syncrétique, soigneusement recouvert d’une teinte dorée empruntée à d’anciennes techniques d’ornementation.
Cet attrait du sacré, voire du rituel, se manifeste aussi bien dans It Owl (2021), de Stefan Rinck, chantre d’une « abstraction sauvage », dont la sculpture monumentale s’empare de mythes et de légendes médiévales (Galerie Valerius, Luxembourg). Il en est de même dans l’étonnant Strange Tree (2024), où l’auteur, Fabien Mérelle, se met en scène le buste dépourvu de bras, immense homme-tronc circulant librement entre les espèces (le végétal, le minéral) comme au sein de la tradition de la portraiture romaine (By Lara Sedbon, Paris).
Transiter au sein du vivant et de ses écosystèmes, c’est le geste que poursuit Guillaume Castel avec Dulse (2021), une algue géante créée d’après ses explorations de la flore sous-marine (Galerie Ariane C-Y, Paris). On trouve pareille attention à l’environnement chez Nicolas Schneider à travers Instant de paysage (2024), une série mélancoliquement hantée par la disparition du règne végétal (Galerie East, Strasbourg), mais aussi dans le bestiaire imaginé par Max Coulon pour Sculpture for a Square (Galerie Romero Paprocki, Paris).
D’autres œuvres se plaisent à déborder les frontières des catégories esthétiques. Entre sculpture et design industriel, tel que le fait le duo du Studio BISKT avec Balik Arches à partir de l’extrusion de l’argile (Galerie La peau de l’ours, Bruxelles). Entre l’art et les traditions artisanales, à la façon de la céramiste Laura Pasquino, qui s’essaie ici pour la première fois à développer un module en hauteur, au lieu de ses formes sphériques habituelles (Galerie Grège, Bruxelles).
Pour un dépaysement complet, on ne manquera pas les environnements épurés, géométriques et immersifs de l’iconoclaste Esther Stocker (Galerie Lee Bauwens, Bruxelles). Ni les structures poétiques en acier forgées par Carlos Albert, dont l’œuvre s’inscrit, en héritier, dans les pas d’Eduardo Chillida et Martin Chirino (Galerie Aquilaluna, Liège). À ne pas manquer.
Le Parcours de Sculptures fait partie de l'Art Walk. Il se déroule du 22 octobre au 24 novembre 2024.